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Afghanistan : jusqu'où ira Donald Trump pour récupérer la base aérienne de Bagram ?

Publié le : 20/09/2025 - 07:05Modifié le : 20/09/2025 - 07:05
3 min
Afghanistan : jusqu'où ira Donald Trump pour récupérer la base aérienne de Bagram ?
© Agence France-Presse (AFP)

Donald Trump a trouvé un nouvel endroit à l’étranger sur lequel il aimerait mettre la main.

En l’occurrence, il s’agirait cette fois-ci de reprendre le contrôle d’un site militaire stratégique en Afghanistan : la base aérienne de Bagram.

L’armée américaine l’avait quittée lors du retrait chaotique d’Afghanistan en juillet 2021.

"C’est l’une des plus grandes bases militaires au monde.

Nous la leur [aux Taliban, NDLR] avons donnée pour rien.

Nous essayons d’ailleurs de la récupérer", a confirmé la président américain lors d’une conférence de presse commune à Londres avec le Premier ministre britannique Keir Starmer, jeudi 18 septembre.

Une idée fixe de Donald Trump ?

Ce n’est pas la première fois que l’actuel locataire de la Maison Blanche exprime son intérêt pour l’aéroport militaire de Bagram, situé à un peu plus de 30 kilomètres au nord de Kaboul.

En février, le sujet avait été abordé lors de la toute première réunion du cabinet de Donald Trump.

Le président avait alors critiqué son prédécesseur Joe Biden en soulignant qu’il n’aurait jamais abandonné l’aéroport militaire de Bagram, qui était la plus importante base américaine de la région.Ce serait aussi un parfait avant-poste pour garder un œil sur la lutte d’influence entre grandes puissances dans cette région.

Depuis le retrait américain, "la Russie s’est rapprochée des Taliban et la Chine a été le premier pays a envoyé un ambassadeur à Kaboul après 2021, tout en lorgnant ouvertement sur les ressources naturelles du pays.

Ce n’est pas pour rien qu’il est surnommé ‘l’Arabie saoudite des terres rares’", souligne Oz Hassan.

Cet expert juge aussi que l’appât de ces richesses naturelles n’est pas étranger à l’intérêt répété de Donald Trump pour un retour américain sur la base de Bagram.

Washington aimerait par ailleurs avoir un point de chute en Afghanistan pour mieux contrer la menace terroriste représentée par des groupes comme al-Qaïda ou le groupe État islamique en Afghanistan (EI-K).

"Les Taliban doivent, dans le cadre des accords de paix de Doha en 2021, coopérer avec Washington sur les questions de contre-terrorisme.

Ce n’est pas vraiment ce qui s’est passé et les États-Unis aimeraient bien pouvoir physiquement lancer des opérations anti-terroristes depuis l’Afghanistan", explique Oz Hassan.

Le veto des Taliban Pas si vite, ont réagi les maîtres actuels de Kaboul.

Muhajer Farahi, vice-ministre de l'Information et de la Culture s’est montré lyrique pour réfuter l’idée d’éventuelles négociations citant un vers d’un poète pachtoune du XVIIe siècle suggérant que l’esprit des Américains s’était égaré.

"Il est très peu probable que les Taliban acceptent une quelconque présence militaire – officielle ou non – américaine à la base de Bagram", affirme Philipp Berry.

Le président américain assure cependant pouvoir y parvenir car les Taliban "veulent quelque chose".

"Il est difficile de savoir ce qu’il entendait par là.

Il est vrai que ce régime de facto aimerait une forme de reconnaissance plus officielle de Washington et, après leur prise de pouvoir, des milliards de dollars d’actifs de la Banque centrale d’Afghanistan ont été gelés par les États-Unis et d’autres pays", énumère Philipp Berry.

Mais cela pourrait-il suffire ?

Les experts interrogés par France 24 n’y croient pas.

"La légitimité des Taliban repose sur leur opposition aux États-Unis.

Céder aux Américains la ruinerait.

Si Washington veut revenir, il faudrait un énorme déploiement militaire et les Taliban ne laisseraient pas faire.

Je ne pense pas que Donald Trump soit prêt à relancer la guerre", conclut Oz Hassan.