Des retraites à la taxe Zucman : quelles seront les "ruptures" évoquées par Sébastien Lecornu ?

"Il va falloir des ruptures, et pas que sur la forme, et pas que dans la méthode, des ruptures aussi sur le fond", a affirmé, mercredi 10 septembre, Sébastien Lecornu lors de la passation de pouvoir avec François Bayrou dans la cour de Matignon.
Un mot qui n’a pas été choisi au hasard – la gauche le répète en boucle depuis 2022 – et qui a surpris tant le nouveau Premier ministre est considéré comme un fidèle d’Emmanuel Macron, qui a toujours refusé jusqu’ici de reculer sur sa politique.
Sébastien Lecornu a-t-il arraché du président de la République des concessions qu’il peut désormais monnayer auprès des socialistes en échange d’un accord de non-censure ?
Après les expériences Michel Barnier et François Bayrou – tous deux renversés par les députés – la macronie estime désormais qu’il n’y a plus rien à attendre du Rassemblement national, qui n’a cessé de plaider ces dernières semaines pour une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale."Il est désormais acté pour tout le monde qu’on doit faire des concessions sur la fiscalité", abonde un autre député Renaissance, Charles Sitzenstuhl, toujours dans Le Figaro.
"Je n’aurais pas dit ça l’année dernière mais il y a un principe de réalité qui s’impose à nous.
Au final, c’est le message que nous ont adressé les Français en 2024.
Nous avons perdu les élections et nous devons évoluer", ajoute-t-il.
Un tel recul marquerait bel et bien une "rupture", tant Emmanuel Macron refuse depuis toujours d’augmenter de façon pérenne les impôts des plus riches.
Un revirement qui risquerait toutefois de mécontenter un parti membre du socle commun : Les Républicains (LR).
Le président du Sénat Gérard Larcher, figure du parti de droite, s’est ainsi opposé jeudi matin à cette proposition.
"Nous avons voté contre la taxe Zucman au Sénat au mois de juin", a-t-il rappelé sur BFMTV.
Et le patron de LR, Bruno Retailleau, avait lui aussi critiqué cette taxe lundi sur France 2, évoquant "les vieilles lunes socialistes qui ont déjà terriblement affaibli la France".