'America First' mais pas 'America Alone' : le chancelier allemand réagit à la stratégie américaine

Le chancelier allemand Friedrich Merz a déclaré mardi que certaines parties de la nouvelle stratégie de sécurité nationale américaine dévoilée la semaine dernière sont "inacceptables d'un point de vue européen". "Je ne vois pas la nécessité pour les Américains de vouloir maintenant sauver la démocratie en Europe", a déclaré Merz après que l'administration Trump a accusé l'Europe de miner la liberté politique et de réprimer la liberté d'expression. La stratégie de sécurité, qui vise à compléter la vision du monde "L'Amérique d'abord" du président Donald Trump, soulignait que les États-Unis passeraient de leur rôle historique mondial à l'augmentation de la domination en Amérique latine et à la lutte contre la migration. Elle décrivait sévèrement l'Europe comme étant sur-réglementée, censurante et face au risque de "l'effacement de la civilisation" par la migration, tout en critiquant les institutions européennes qu'elle accusait de "miner la liberté politique et la souveraineté".

Merz a déclaré qu'il "n'était pas surpris" par le contenu de la stratégie. "Certaines parties sont acceptables et certaines sont compréhensibles", a-t-il dit. Le document "confirme mon évaluation selon laquelle nous, en Europe, et en Allemagne, devons devenir beaucoup plus indépendants des États-Unis en matière de politique de sécurité", a-t-il ajouté.

Cependant, Merz a également exhorté les États-Unis à continuer de travailler de manière constructive avec l'Europe. "Dans mes conversations avec les Américains, j'ai dit et je dis : 'L'Amérique d'abord' est bien, mais l'Amérique seule ne peut pas être dans votre intérêt. Vous avez également besoin de partenaires dans le monde, et l'un de ces partenaires peut être l'Europe".