10 tués en 2 jours — pourquoi Thaïlande et Cambodge s'affrontent à la frontière ?

Les tensions entre la Thaïlande et le Cambodge ont refait surface, renversant le cessez-le-feu négocié par le président américain Donald Trump il y a quelques mois. Les combats ont causé la mort de trois soldats thaïlandais et de sept civils cambodgiens, chaque partie accusant l'autre d'avoir déclenché la violence.
L'armée thaïlandaise a mené des bombardements aériens le long de la ligne frontalière, avec une escalade violente inhabituelle depuis juillet, lorsque les combats ont fait 48 morts et des milliers de déplacés. L'accord négocié par la Malaisie, appelé l'Accord de Kuala Lumpur, a été suspendu par la Thaïlande seulement deux semaines après sa signature. La violence a repris en décembre.
Le différend découle des frontières établies après l'administration française au Cambodge, avec la zone autour du temple de Preah Vihear comme cœur du débat. Depuis 2008, chaque tentative cambodgienne d'enregistrer le temple en tant que patrimoine de l'UNESCO a accru les tensions.
Cette année, la situation s'est aggravée après le meurtre d'un soldat cambodgien en mai. Les deux pays ont renforcé leurs forces près de la frontière et ont imposé des restrictions commerciales l'un envers l'autre. La Thaïlande déclare que ses soldats ont été abattus dans la province d'Ubon Ratchathani, tandis que le Cambodge prétend des attaques initiales sur son territoire.
Des accusations d'utilisation de missiles et de drones ont été faites par les deux parties. Bangkok a "gelé" l'accord en novembre, affirmant que la menace n'avait pas diminué, et après les combats de ce mois-ci, le ministre des Affaires étrangères thaïlandais a admis que "le cessez-le-feu ne fonctionne pas".
Le Cambodge insiste sur le fait qu'il a respecté l'accord, tandis que Trump a demandé aux deux parties de respecter leurs obligations. Jusqu'à présent, il n'y a aucun signe de réduction des tensions. Les analystes soulignent que l'absence de leadership politique fort entrave la désescalade. Le Royaume-Uni conseille d'éviter les voyages non essentiels dans une bande de 50 km le long de la frontière. Le reste de la Thaïlande et du Cambodge reste sûr, mais la situation est en évolution.


