Camouflés, légers et mortels, comment les drones russes leurrent les défenses aériennes

La Russie utilise de nombreux drones; parmi les plus importants pour comprendre l’activité dans les espaces aériens européens se trouvent les Geran‑2 — une copie du Shahed‑136 iranien, produite en Russie après un transfert technologique avec Téhéran. Les dernières pénétrations en Europe incluent notamment les variantes Gerbera, une version économique du Geran‑2. Gerbera est un drone bon marché, à longue portée, construit selon Kiev avec des matériaux comme le contreplaqué et la mousse, assemblé à Yelabuga. Il a des ailes de 2,5 m, un poids maximal de 18 kg, une vitesse allant jusqu’à 160 km/h, une autonomie d’environ 600 km et un petit moteur arrière avec une hélice en bois. Les Occidentaux disent que la Russie utilise les Gerbera pour saturer les défenses aériennes ukrainiennes — comme un “leurre” pour détourner la défense des drones plus coûteux avec des charges plus importantes. Différentes variantes sont apparues : kamikazes avec des charges légères (jusqu’à 5 kg), modèles de reconnaissance et “leurres” de deux types. La charge de 5 kg est bien plus petite que la tête standard de 50 kg du Shahed (ou la variante de 90 kg). Certains Gerbera utilisés en Pologne avaient des réservoirs supplémentaires comme des “poches de sang” et ont été lancés depuis la base de Shatalovo en Russie, où des rampes spéciales avaient été construites. Selon Mirko Campochiari de Parabellum, ceux arrivés à Copenhague ont été lancés depuis des navires déguisés et pilotés par des opérateurs habiles qui masquaient le signal. Il ajoute que les codes sur la queue pourraient être des destinations que les Russes transfèrent aux Biélorusses — une tactique de “déni plausible” pour rejeter la faute sur d’autres.


