La Russie a-t-elle saboté la dernière ligne électrique à Zaporijjia?

La Russie est accusée de sabotage délibéré de la dernière ligne d’énergie alimentant la centrale nucléaire de Zaporijia, car les images satellites de la zone endommagée ne montrent aucun signe de bombardement par l’Ukraine, comme le prétend Moscou pour justifier l’impossibilité de réparation. L’approvisionnement externe en énergie, généralement utilisé pour les systèmes de refroidissement, est hors service depuis un record de huit jours, forçant les opérateurs russes de la centrale sur le territoire ukrainien occupé à s’appuyer sur des générateurs de secours au diesel pour éviter la fusion des six réacteurs nucléaires. Selon ce que rapporte The Guardian, les photographies ont été analysées par les experts de McKenzie Intelligence pour évaluer les dommages à la centrale de Zaporijia, qui se trouve sur la ligne de front du conflit. McKenzie Intelligence a conclu qu’il n’y a “aucune preuve de cratère, ni récent ni ancien” autour du pylône endommagé, qui est toujours debout “et devrait donc être une tâche relativement simple à réparer”. Cela contredit les déclarations des opérateurs russes de la centrale la semaine dernière. Le directeur de la communication de la centrale a déclaré le 25 septembre que “les efforts de récupération sont compliqués par les bombardements continus des Forces armées ukrainiennes dans la zone de la centrale et à proximité de la ligne endommagée”. La dernière ligne extérieure d’énergie a été coupée à 16h56 mardi dernier, créant une situation que le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a décrite comme “clairement instable du point de vue de la sécurité nucléaire”. Huit générateurs de secours alimentent actuellement les systèmes de refroidissement, avec neuf autres en réserve, a déclaré l’AIEA dans une mise à jour mardi. Il y a suffisamment d’énergie pour alimenter les générateurs pendant 10 jours, avec d’autres livraisons prévues pour maintenir ce niveau, a ajouté l’agence. Bien que les images du pylône dans un champ sur le territoire contrôlé par la Russie, à environ 1,5 km de la centrale, soient floues, l’absence de marques sombres sur le sol, caractéristiques des zones bombardées, est évidente. Les deux pieds du pylône et la structure horizontale de liaison sont visibles. Shaun Burnie, spécialiste nucléaire chez Greenpeace, a déclaré que les images montrent que “la Russie a délibérément saboté la ligne extérieure d’énergie”.