Mandat d'arrêt délivré contre le dictateur syrien déchu, Bachar al-Assad

Un juge syrien a émis un mandat d’arrêt contre le dictateur déchu Bachar al-Assad pour les meurtres brutaux à Daraa en 2011. Le juge d’instruction Tawfiq al-Ali a déclaré qu’Assad est accusé de meurtre avec préméditation, de torture ayant entraîné la mort et de privation de liberté. La décision permet au mandat d’arrêt de circuler via Interpol et d’être poursuivi internationalement. Cette étape fait suite à une plainte des familles des victimes des combats à Daraa le 23 novembre 2011. La ville, berceau de la révolution syrienne, a subi la répression brutale des manifestations qui ont conduit à la guerre civile, laissant des centaines de milliers de morts et des millions de déplacés. Assad, qui a régné sur la Syrie pendant près de 25 ans, s’est enfui en Russie en décembre 2024 après l’effondrement du régime suite à une attaque de militants d’Idlib. Sa chute a marqué la fin de la domination du Parti Baath, au pouvoir depuis 1963. Par la suite, une administration de transition a été créée sous la présidence d’Ahmad al-Sharaa, qui a lancé des réformes politiques et économiques et a cherché une coopération internationale. Cependant, la Syrie a connu des affrontements sanglants entre les minorités armées et les forces gouvernementales. Les restes alaouites ont attaqué l’armée à Lattaquié en mars 2025, tandis que les factions druzes soutenues par Israël se sont affrontées avec les tribus arabes sunnites dans le sud. Israël a également attaqué la Syrie et a envahi des terres en s’approchant de Damas. Le mandat d’arrêt est perçu comme un moment symbolique pour les Syriens, en particulier à Daraa, qui ont longtemps réclamé justice pour la violence. Le juge al-Ali a déclaré que la décision offre une voie internationale pour tenir Assad responsable, bien que l’action d’Interpol reste incertaine en raison de la protection offerte par la Russie. Malgré les défis, l’annonce a suscité l’espoir qu’Assad puisse un jour être confronté à la justice pour ses crimes contre le peuple syrien.


